Jour 10: Palehora-Phalassarna, 95 km

Malheureusement les meilleures choses ont une fin, et nous réenfourchons une fois de plus nos montures, quittant avec regret Palehora et sa douceur estivale. Les montées sont moins rudes aujourd'hui: nous quittons le sud de l'île et nous dirigeons vers le nord. Le paysage est campagnard, les vallons sont plantés d'oliviers, de figuiers et les routes bordées de mûres, ce qui fait baisser singulièrement notre moyenne... Vers Elos, il est midi et nos sacoches crient famine (on ne vit pas que de fruits!). On décide de se restaurer, mais ici, vous ne trouverez rien d'autres que des restos-cafés-bars. Délaissé par le routard, on tente un gyros pita à tout hasard (en fait, préférez Kefali, village plus authentique quelques kilomètres plus loin sur la côte en direction de Sfinari).

C'était la minute "guide du routard", bonne route.

A Elos, la patronne embusquée derrière un menu déplié sur la table guette les "tourrristikesss". Attention, de ces yeux de faucon et ses oreilles d'araignéee (?), elle vous repère le pigeon en voiture de location (ou accessoirement en vélo, hélas) à 5km, et, dès que celui-ci est pris dans la toile, elle bondit, sourire aux lèvres et menu à la main. Subjugué, celui-ci se laisse copieusement plumé jusqu'à l'os. La fable commence:
MC, sur ses marches perché, tenait dans ses mains un menu ouvrage
MR, (tourristikes), par l'odeur alléché, lui tint à peu près ce langage:
"Bonjour, un gyros pita et une souvlaki, s'il vous plaît"
"greek salad?"
"keskidi?une slouvaki et un gyros, on a dit!"
"ohh, orange juice, tzatziki?"
"mais il nous cherche, swilà?"
Fin de la fable: M.R., bien rusé, ne céda pas au triste manège, Que ces crétois, par ses touristes désabusés, lui livraient sans scrupule ni florilège.

Bon, allez, fini de rigoler: la route rejoint ensuite la mer (non sans cols). Et telle une vue d'avions nous découvrons la côte ouest se découper comme de la dentelle. Dernière étape, Platanes, et nous plongeons dans la mer. Superbe plage de Phalassarna, immense , sablée et encore assez sauvage...

Quand le soleil se couche, nous plantons la tente sur le sable, non loin d'une famille d'italiens en camping-car. Dîner pique-nique au son des vagues...Et les italiens viennent nous offrir un bon plat de spaghetti chauds

(avec du thon).

Hummmm, un délice...Très gentille intention qui nous va droit au coeur

et à l'estomac.

Nuit fort sympathique sous la voûte étoilée.