Jour 6: Ierapetra-Gortyne (Agi Deca), 110 km.

Départ à regret de la ville de Iérapétra. Nous laissons derrière nous l'eau transparente de la plage de galets et le peintre crétois ayant travaillé en France (non sans avoir cherché, encore une fois, la fameuse cartouche de gaz)... Et c'est partie pour une ascension rude en plein cagnard jusqu'à Mourniès. Puis, ce n'est pas fini, et cela continue même de plus belle jusqu'à Pefkos. Nous engloutissons des litres d'eau chacun à la demi-heure. C'est impressionant! Tel des américains, notre litre et demi de coca ne dure que 5 minutes à nous deux! Fatigue, chaleur, transpiration intensive, effort, tel est notre lot à ce moment-là. On s'épuise. On commence à douter de pouvoir faire une telle étape en un jour seulement. Et, au moment où le moral va flancher, un "Bonjour les lyonnais!" chaleureux retentit. Nous apercevons alors, marchant à notre rencontre, les deux toulousains rencontrés à Agios Nikolaos l'avant-veille. Ils sont toujours très enthousiastes, s'informent de notre itinéraire, nos découvertes, nos soucis mécaniques et nous offrent de délicieuses bananes bien sucrées de la bananeraie de Vaï. Notre morale est "boosté". Nous sommes complètement ragaillardis. A nous les km! Et c'est reparti: Ano Vianos, Kato Vianos, ..., Skinias, ..., Kasteliana, ..., Pirgos! Stop! Pause dîner. Il est 19h et nous crevons de faim. Nous avons atteint la plaine de la Messara et voyons, pour la première fois depuis le départ, des cultures à perte de vue. Cela change radicalement le paysage! 19h, beaucoup trop tôt pour dîner pour les crétois! On refuse de nous faire des souvlaki à cette heure. Après moult palabres gestuels, nous obtiendrons une salade...c'est déjà ça.

Dernière étape (de nuit): Pirgos - Agi Deca. Lampes frontales plantées sur le haut du crâne, nous enfourchons nos vélos. Nous intriguons les habitants de tous les villages traversés, qui prennent le frais sur le trottoir. Et nous faisons la joie des enfants qui court d'une maison à l'autre pour prévenir de notre passage: "POSILATA!!!"

Arrivée à Gortyne 22h30, fourbus après 13h de vélo dont 2h de pause seulement. Nous montons la tente dans le premier champ d'oliviers qui se présente à nous et sombrons dans un profond sommeil.