Tour de Crète à vélo 2003

 
 

 

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journal de bord 

 1er jour: Lyon-Lyon
 1er jour bis: Heraklion-Myrtia
 2ème jour: Myrtia-Ag. Georgios
 3ème jour: Ag. Georgios-Ag. Nikolaos
 4ème jour: Sitia-Xerokambos
 5ème jour: Xerokambos-Ierapetra
 6ème jour: Ierapetra-Gortyne
 7ème jour: Gortyne-Agi Galini
 8ème jour: Agi Galini-Sfakia
 9ème jour: Sfakia-Paleohora
10ème jour: Palehora-Phalassarna
11ème jour: Phalassarna-La Canée
12ème jour: La Canée-Stavros
13ème jour: Stavros-Rhetymno
14ème jour: Rhetymno-Heraklion
15ème jour: Heraklion-Lyon

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Jour 8: Agi Galini - Sfakia, 115 km.

Départ aux aurores pour la longue journée qui nous attend: grande étape montagnarde qui va nous mener jusqu'à Sfakia, à plus de 100km d'ici. Nous remontons au col (descendu la veille pour atteindre la plage) avant que le soleil ne soit levé, c'est moins pénible. 4km. Une pente supérieure à 10%. Nous y sommes. Ouf! le soleil arrive, il est 8h et ça commence à taper! Bon, où est la route à suivre? Un rapide coup d'oeil à la carte nous laisse dubitatif. Un coup d'oeil plus approfondi aux panneaux et à la carte nous met une certitude sous les yeux: nous sommes montés pour RIEN! Quelle horreur! C'est notre première plantade quand à l'itinéraire. Nous nous sommes trompés de col (ou plutôt de sommet, les routes crétoises ne passant que par les sommets laissant les cols à la végétation). On redescend donc au point de départ. Et nous remontons, remontons mais cette fois dans la bonne direction. Les villages se succèdent, nous montons en pleine campagne, c'est dépaysant. Jusqu'à atteindre Drimiskos, charmant petit village bien typique, engoncé dans la montagne aride, face à la mer quelques 1200m plus bas et fouetté par le vent. La route pour l'atteindre est une corniche vertigineuse entre ciel et mer. Grisant. A partir de Drimiskos, la route se transforme en large sentier caillouteux jusqu'au monastère de Preveli. Comme toujours dans ces cas-là, les 5-6km apparaissent vite comme étant un bon 12km de piste! Sur la fin, nous croisons moults scooter, 4x4 (et même quelques voitures de ville qui s'embourbent d'ailleurs!) allant dans une petite crique visiblement réputée. Mais nous n'avons pas le temps d'aller voir. Nos mollets refusent d'ailleurs tout net en pensant aux fameux 5-6km qu'il faudra ensuite remonter (hé!oui! on est toujours dans les montagnes. De toutes facons, il n'y a que cela ici). Ayant un problème avec mon frein arrière, je ne profite pas trop de cette descente vtt.

Dommage, car elle était fort sympathique, cette descente! (même si les sacoches avaient une tendance à exécuter des salto arrières....)

Cela nous ralentit beaucoup. Heureusement pour le timing, le goudron reprend et nous finissons notre descente à Plakias, en luttant contre un très fort vent.

Mourant de soif à cause du vent, de la chaleur et de l'effort, je me jette littéralement sur une bouteille de Fanta d'un litre et demi et en descend d'un coup d'un seul trois quart de litre. Le résultat est immédiat: l'estomac gonflé à outrance, ne pouvant plus bouger sous l'effet de la douleur, je suis tétanisée prise au milieu d'un vent violent sur la route du bord de mer, en bordure d'une station service (charmant!). Nous repartons enfin (quand le Fanta a fini de passer) et traversons le village balnéaire de Plakias. Ne nous doutant de rien (nous sommes à 0m d'alt. au bord de la mer), nous suivons la direction Selia...village perché dans les hauteurs à quatre km de là. La route qui nous y mène monte à plus de 10% tout le long avec ce satané vent de face ou de travers! je manque tomber plusieurs fois, plaquée au sol par des rafales. Le mistral, à côté, est une gentille brise...C'est de pire en pire. Nous ne nous entendons même plus parler dans ce vacarme. Alors, nous montons, nous et nos vélos, tel Sysiphe et son rocher.

Selia. Epuisée, je m'écroule contre un mur. Une chaîne de montagnes barrant l'horizon ne laisse rien augurer de bon pour la suite. Prenant notre volonté à deux mains (ou plutôt deux mollets!), nous nous élançons à nouveau dans la côte vers de futurs sommets. La course contre la montre commence: il s'agit d'atteindre absolument Sfakia avant la nuit. La route est trop dangeureuse pour la faire sans y voir clairement (ornières, 4x4 roulant à tombeau ouvert, aucun éclairage le long de la route, un nuit d'encre dans ces montagnes). Il est 17h passé. Il nous reste 3h pour parcourir une quarantaine de km de montagne... la longue liste des cols s'égrenne et s'enchaîne. On monte (dur), pour dévaler ensuite la montagne de l'autre côté et c'est reparti avec la suivante. Nous faisons le yoyo entre ciel et mer, entre 0 et 1000m d'alt., entre découragement et espoir. Le soleil se couche sur un paysage lunaire: les montagnes rocailleuses tombent à pic dans l'eau. La route est magnifique, une corniche sublime spectatrice d'un chaos naturel et complètement sauvage. De multiples gorges percent çà et là deux monstres de roc. Nous pédalons. Le rythme s'accélère en cadence avec la descente du soleil sur l'horizon. Il fait nuit. Nous sommes en nage malgré la brise fraîche de la soirée. Soudain notre regard s'éclaire: Sfakia est là, enfin, dans le creux, cachée jusqu'au dernier moment. Il est 20h30 et nous nous écroulons dans un bon lit (bien mérité!).

 

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Bonne route!